Jacques Truphémus est particulièrement présent au sein de la collection du musée Paul-Dini de Villefranche-sur-Saône, qui constitue la collection publique la plus représentative du travail de l’artiste. Formé à l’école des Beaux-Arts de Lyon dans les années 1940, il a orienté son œuvre vers des thématiques plus intimistes comme les scènes d’intérieur et de natures mortes. Il crée, avec Jean Fusaro et André Cottavoz, le groupe éphémère des Sanzistes. Sa peinture contemplative traduit les émotions subtiles qui émanent de lieux ou de simples objets.
A l’instar de nombreux peintres modernes, le thème de la représentation de l’atelier de l’artiste occupe une place importante dans l’art de Jacques Truphémus : il disposait de deux ateliers, le premier situé à Lyon et ayant appartenu aux artistes Florentin Servan (1811-1879) et Etienne Morillon (1884-1949), et le second au Vigan dans les Cévennes. Concentrant le mystère, l’atelier est un espace silencieux où Jacques Truphémus ressent la présence des peintres l’ayant précédé.
Dans cette figuration de son atelier lyonnais des quais de Saône, la disposition en éventail des tableaux, dans le sens horizontal, permet au peintre de contempler le chemin parcouru, et ce d’un seul point de vue : il s’agit également d’un temps critique sur le travail réalisé, rendu possible par la qualité de la lumière de son atelier de Lyon. « Pour bien voir mon travail », disait-il, « j’étale mes tableaux sur le plancher. La lumière est d’une justesse telle que si quelque chose ne va pas, je le remarque de suite. »

Notice Joconde