Jacques Truphémus est particulièrement présent au sein de la collection du musée Paul-Dini de Villefranche-sur-Saône, qui constitue la collection publique la plus représentative du travail de l’artiste. Aimée, sa femme, étant originaire du Vigan dans les Cévennes, il y séjourne dès les années 1950 et y installe son « petit atelier » dans une maison aux proportions modestes.
Ce n’est qu’à partir des années 2000, suite au décès de son épouse, qu’il va représenter ce lieu. Dans cet environnement très différent de la région lyonnaise, il expérimente d’autres représentations de la lumière, ici plus crue et forte, et s’inspire de la nature environnante. Il réutilise son expérience japonaise pour allier l’épure dans la technique et le foisonnement d’une végétation luxuriante. Jacques Truphémus dira au sujet de son atelier du Vigan : « […] Je trouve dans les Cévennes un silence et une solitude qui me sont nécessaires. Environné de verdure et d’espace, je passe la plus grande partie de la journée à l’atelier pour des séances de peinture quotidiennes de plus de six heures d’affilées » (2005).
La fenêtre a ici une fonction de cadre, qui s’ouvre et laisse entrer le paysage dans la pièce : la nature inonde l’intérieur, l’arbre, la verdure et la silhouette du Mont face à la maison-atelier de l’artiste. Les tonalités sont vibrantes, notamment le vert, le bleu ou le violet : elles soulignent la vigueur végétale et la luminosité des Cévennes. La touche est à la limite de l’abstraction, bien que le sujet soit figuratif.

Notice Joconde