Ayant étudié la peinture à l’École des Beaux-Arts de Lyon de 1973 à 1978, Patrice Giorda est remarqué très tôt, notamment dans la sélection internationale de la XIIIe Biennale de Paris en 1985. Sans se rattacher aux avant-gardes artistiques comme l’abstraction lyrique ou la figuration narrative, Patrice Giorda crée un style personnel où la couleur, qui engendre la lumière et l’espace, joue un rôle de première importance.

Dans cet autoportrait datant de 1987, Patrice Giorda se représente en peintre, torse nu, palette à la main et le bras tendu, comme pour appliquer sur la toile le pinceau chargé de peinture. Dans un décor résumé à la chaise sur laquelle il est assis, le peintre se peint comme il peint des fruits, des fleurs ou un paysage – avec une sincérité qui ne laisse pas de place aux détails qui maquillent les apparences. L’artiste se confronte ainsi à son propre regard, à une époque où « depuis pas mal de temps, on a perdu l’habitude d’être regardé par la peinture ». Dans les portraits qu’il réalise, Giorda cherche à saisir l’intériorité de son modèle. Dans Autoportrait au fond rouge, il façonne son portrait dans la matière épaisse avec des touches brassées, « par tâtonnements, jusqu’à trouver la lumière que je porte en moi. »

Notice Joconde