Jacques Truphémus est particulièrement présent au sein de la collection du musée Paul-Dini de Villefranche-sur-Saône, qui constitue la collection publique la plus représentative du travail de l’artiste. Formé à l’école des Beaux-Arts de Lyon dans les années 1940, il a orienté son œuvre vers des thématiques plus intimistes comme les scènes d’intérieur et de natures mortes. Il crée, avec Jean Fusaro et André Cottavoz, le groupe éphémère des Sanzistes. Sa peinture contemplative traduit les émotions subtiles qui émanent de lieux ou de simples objets.
Jacques Truphémus choisit ici de mettre en évidence des grenades en introduisant des couleurs vives qui tranchent avec la blancheur de la nappe sur laquelle elles reposent. Pour lui, le genre de la nature morte est un prétexte lui permettant de renouer avec ses expériences du Japon et des paysages. Qu’il s’agisse du sujet ou du traitement, l’épuration est ici le maître-mot, et seules quelques touches de couleurs vives soulignent le motif. Le sujet des grenades est alors comme sacralisé au moyen du cadrage et de l’importance du blanc.
A partir des années 2000, Jacques Truphémus laisse les réserves de blanc occuper la moitié de ses toiles. Il se rapproche de la tradition hollandaise des vies silencieuses, où celles-ci sont mises en valeur sur des nappes d’une blancheur lumineuse. La touche effleure la toile et délimite à peine les contours.

Notice Joconde